Fertilisation. Biostimulation : une nécessaire rigueur
La société NovHortus a rappelé, au cours d'une demi-journée d'information auprès de professionnels d'espaces verts, ce que sous-tendaient les SDN.
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Les biostimulants s'intègrent dans le cadre d'une gestion préventive des maladies. Avec la sélection variétale, la PBI et les mesures prophylactiques, ils viennent en complément des traitements conventionnels et évitent l'apparition de phénomènes de résistance. « Ces produits à la mode exigent une réelle rigueur des professionnels vis-à-vis de leurs fournisseurs, mais aussi d'eux-mêmes », a rappelé Alain Chavoix, gérant de NovHortus, lors de la demi-journée d'information qu'il organisait le jeudi 9 février dernier, à Nîmes (30).
Biostimulation
Une vingtaine de gestionnaires et techniciens espaces verts étaient présents. « Biostimuler, c'est beaucoup plus que fertiliser, mais ce n'est pas traiter », a souligné Alain Chavoix. Parce qu'ils stimulent la physiologie de la plante, la plupart des biostimulants entrent dans la composition des fertilisants normés. Ils participent aussi d'une bonne santé végétale, par le biais de la nutrition, mais également d'autres modes d'action : ils peuvent déclencher chez la plante une réaction de défense contre une agression – champignon, ravageur, stress... –, dès leur application (éliciteurs) ou au moment d'une attaque (potentialisateurs). Ils sont alors appelés stimulateurs de défense naturelle (SDN). Mais dans le cadre réglementaire français, rares sont les produits à pouvoir revendiquer ouvertement ces effets : il faudrait qu'ils soient homologués pour un usage phytosanitaire ou considérés comme produits naturels peu préoccupants (PNPP) avec les arrêtés correspondants.
Diversité et synergie
La plante peut être biostimulée directement par voies racinaire ou foliaire, ou indirectement par le biais des mycorhizes et des nodosités, par exemple. Les substances impliquées dans la biostimulation sont diverses (acides aminés, acides humiques et fulviques, alcaloïdes...), tout autant que les réactions de défense qu'elles induisent. « Mais il ne faut pas se focaliser sur une molécule en particulier, c'est l'ensemble de ces éléments qui offre un effet synergique. » La plante réagit, par exemple, en épaississant sa cuticule, en augmentant la concentration de tanins dans ses feuilles, en produisant de l'éthylène...
Interroger et observer
« Les biostimulants exigent de la part du professionnel bien plus de connaissances et d'implication que ne le nécessitent les produits chimiques », insiste Alain Chavoix, qui fait le parallèle avec les engrais organiques.
Les professionnels doivent en connaître les ingrédients ainsi que la courbe de minéralisation pour avoir une idée de leurs propriétés (libération azotée plus ou moins rapide, plus ou moins massive...). De même, la composition d'un biostimulant doit être connue du professionnel pour qu'il en comprenne le fonctionnement. « Il doit pouvoir la demander à son fournisseur et ne pas hésiter à l'interroger sur le mode d'action et les conditions d'emploi de son produit (dosage, temps de conservation, durée d'efficacité...). »
Forces et faiblesses
Les biostimulants n'entraînent pas le développement de résistances, ils favorisent une protection globale du végétal, ils offrent une faible rémanence... Cette dernière caractéristique peut sembler un inconvénient, avec une durée de vie courte qui implique des applications fréquentes. Par ailleurs, les produits naturels ont des exigences particulières de conservation, ils n'offrent pas de résultats immédiats et certains nécessitent de vérifier la compatibilité avec les traitements chimiques. Leur efficacité dépend des conditions environnementales et culturales. Le professionnel ne doit donc pas hésiter à réaliser ses propres essais, en apprenant à noter tous les paramètres (sol, climat...).
Valérie Vidril
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